Faut-il autoriser les étrangers à voter aux municipales ?
Les socialistes défendent une proposition de loi en ce sens devant l’Assemblée nationale ce jeudi.
« Cessons de fabriquer des Français défiants dans les institutions de la République ! ». Comme d’autres députés de son groupe, la socialiste Sandrine Mazetier défend devant l’Assemblée nationale une proposition de loi pour donner le droit de vote et d’éligibilité aux étrangers hors Union européenne aux élections municipales. Une proposition qu’ils devraient tout de même rejeter lors d’un vote la semaine prochaine.
Alors que seuls les étrangers ressortissants de l’UE ont le droit de vote et d’éligibilité aux municipales, le texte présenté par le groupe SRC (socialistes et apparentés), auquel se sont associés les députés communistes et Verts, veut donc étendre ce droit à tous les étrangers non communautaires installés en France.
Sandrine Mazetier s’en est également pris à « une conception patrimoniale et passive de la citoyenneté » de la droite, « alors que nous (la gauche), nous avons une conception active et dynamique de la citoyenneté ».
Une seule députée UMP soutient la proposition
Les socialistes ont rappelé qu’ils portaient depuis longtemps ce droit politique : une proposition de loi avait déjà été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale en 2000 mais n’avait pu aboutir du fait de l’opposition du Sénat. Ils ont aussi rappelé que, dans le camp de la droite, le droit de vote aux étrangers pour des élections locales a fait des émules. Ainsi, ont-ils souligné que, depuis 2005, Nicolas Sarkozy a adopté cette position « à de multiples reprises ».
De son côté, Jean-Marie Bockel, au nom du gouvernement, a fait valoir « le lien consubstantiel entre la nationalité et le droit politique le plus sacré, le droit de vote, et son corollaire, le droit d’éligibilité ». Seule parmi les députés UMP, Françoise Hostalier s’est montré favorable à la proposition en remarquant : « Nous connaissons tous des personnes françaises qui ont des comportements bien moins citoyens que des personnes étrangères et des étrangers qui ont des comportements admirables et qui sont pourtant privés du droit de vote ».
Le vote a été fixé au mardi 30 mars et, comme en commission, l’UMP devrait logiquement rejeter cette proposition de loi.