Hausse des violences : la délinquance se radicalise en France
Les statistiques officielles relatives à la délinquance et à la criminalité sont, on le sait, à prendre avec une infinie précaution au regard des nombreux éléments qui en faussent la réalité. En 2001 le rapport parlementaire des députés Christophe CARESCHE (PS) et Robert Pandraud (UMP) indiquait à ce titre que "plus la police est présente et active, plus les chiffres mesurés sont importants; moins la police est efficace, moins les statistiques font apparaître de faits de délinquance". Ou l'éternel débat autour des infractions réelles et des infractions constatées...
Faut-il dès lors, à l'instar du Figaro ce matin, se féliciter de l'annonce par le gouvernement de la baisse de la délinquance depuis Juillet 2007 (- 3,08%) ?
Ce serait négliger le fait que les violences gratuites sur les personnes ont connu dans le même temps une explosion sans précédent (+ 4,19%), corroborant un phénomème grave et resté à ce jour sans réponse politique de la part de nos gouvernants : la "criminalisation" de ceux qui jusqu'à présent étaient considérés comme de "simples" délinquants, qui n'hésitent plus dès le plus jeune âge à recourir à une violence aveugle et parfois extrême pour parvenir à leurs fins.
Ce serait également oublier que depuis une dizaine d'années et singulièrement depuis 2002 et l'arrivée de Nicolas SARKOZY au ministère de l'Intérieur, la délinquance a évolué dans ses modes opératoires. Les atteintes aux biens dans les zones urbaines (en particulier les vols) ont régressé en raison d'un meilleur taux d'équipement des français en systèmes d'alarmes et de vidéo-surveillance, dont il faut noter qu'ils ne se cantonnent plus aux grandes villes... Signe des temps. La présence policière a par ailleurs été souvent concentrée dans les centres urbains au détriment des zones périphériques. Tout cela a contribué à l'apparition d'une nouvelle forme de délinquance, la délinquance itinérante, qui s'est développée jusque dans les zones a priori "préservées" comme l'est du département de la Haute-Loire qui s'est hélas accoutumé, en l'espace de 5 ans, aux vols avec violence, aux cambriolages, au racket dans les lycées et collèges, et aux inévitables voitures brûlées...
Cette radicalisation de la délinquance souligne un peu plus l'inadaptation des moyens dont disposent les forces de police et de gendarmerie pour faire face à sa plus forte mobilité et à son déplacement vers les zones péri-urbaines et rurales. Une raison de plus pour ne pas se laisser abuser par l'intox d'un gouvernement fidèle aux méthodes sarkoziennes : ne rien faire, faire croire.
Pierre CHEYNET (fn43@wanadoo.fr)