Licenciée pour avoir servi du porc ?

Une employée de cuisine de la société Home Dôme de Clermont-Ferrand est venue hier contester la légitimité de son licenciement devant le Conseil de Prud’hommes. Le 16 octobre 2008, la cuisinière aurait, d’après son employeur, cherché « de façon insistante à servir du porc » à trois résidents tunisiens. La direction du foyer d’hébergement clermontois l’aurait  alors licenciée pour faute grave, lui reprochant un comportement « discriminatoire » à l’égard de trois stagiaires de confession musulmane.

Employée en CDI depuis juillet 2006, elle s’était vue convoquer le 4 novembre 2008 à un entretien préalable, puis licenciée sans préavis, ni indemnités. Hier, son avocat M^e Roesch a dénoncé une « dérive » devant le conseil de prud’hommes. Le jour de l’entretien, l’employeur n’a pas laissé sa cliente s’expliquer sur des « faits qu’elle conteste vigoureusement ».

« La société Home Dôme avait déjà pris sa décision bien avant de la recevoir en entretien préalable. Le chiffre d’affaires du service de restauration est en baisse, alors on a voulu se séparer d’un personnel à bon compte. »

La salariée « a le droit de méconnaître la religion d’autrui ». Invoquant le caractère abusif de son licenciement, l’employée licenciée a demandé 58.000 euros aux titres de préavis, de congés payés, de dommages et en réparation des préjudices.

Le jugement a été mis en délibéré au 12 octobre prochain, ce qui fera un an, presque jour pour jour, que cette jeune femme attend pour qu’on lui rende enfin justice. Mais ça, c’est une autre histoire…

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