Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Maya2
Le blog de Maya2
Derniers commentaires
Newsletter
17 décembre 2009

Le gouvernement escamote le débat sur l’identité nationale

Besson_identiteAlors que certaines voix à l’UMP réclament l’arrêt du débat sur l’identité nationale, le gouvernement semble avoir pris acte de son incapacité à récupérer l’intérêt suscité par cette question et tente discrètement de limiter son impact dans l’opinion après la forte poussée du Front National dans les sondages.

Officiellement, il n’est pas question de mettre un terme au débat, du moins pas encore, mais on murmure à l’Elysée qu’il pourrait subir certains  aménagements. Un ministre s’exprimant sous couvert d’anonymat dans L’Express, admet que le débat a été « mal préparé » et qu’il signe l’échec d’un « coup politique ». D’autres comme Valérie Pécresse exigent un recentrage, pour éviter que les discussions se focalisent sur les questions d’immigration. Nicolas Sarkozy lui-même pourrait renoncer au grand discours de clôture du débat sur l’identité nationale prévu en janvier, selon Le Figaro… Prenant les devants d’un échec annoncé, certains préfets n’hésitent pas à jouer avec le calendrier. La préfecture de Haute-Loire a ainsi annoncé dans la presse la veille de la date prévue l’annulation d’un débat auquel le Front national devait assister en forte délégation. Cette rencontre, programmée depuis 15 jours, est repoussée « à une date ultérieure ». D’autres débats ont été ajournés ces dernières semaines, comme en témoigne la liste des horaires non communiqués sur le site mis en place par le ministère. A ces prétendus impondérables s’ajoutent des horaires non diffusés dans la presse ou qui ne coïncident pas toujours avec les heures de sortie des bureaux, certains débats étant même organisés en semaine à… 9 heures du matin ! Un fiasco bien huilé en quelque sorte, qui confirme ce que nous écrivions sur NPI dès le début du mois de novembre (voir ici), où nous annoncions que le débat sur l’identité nationale allait se retourner contre Nicolas Sarkozy.

Enfermé dans une véritable tour d’ivoire depuis plusieurs mois, le Président de la République a sous-estimé les attentes des Français en la matière. Si plus de 60 % d’entre eux considèrent que ce débat est nécessaire, c’est évidemment pour qu’il aboutisse à des mesures concrètes ! En s’imaginant que l’électorat de droite pourrait se contenter d’un débat cosmétique, organisé dans l’amateurisme le plus total, Nicolas Sarkozy n’a fait que souligner son inaction, rappelant opportunément à l’opinion publique que ses attentes n’étaient pas satisfaites en matière d’immigration. En laissant les beaux esprits pérorer sur les « dérapages » du débat sur l’identité nationale, il a épousé publiquement leur point de vue pour mieux s’en défendre ensuite, se livrant à l’exercice périlleux du grand écart. Pour lui, il faut entendre « ceux qui refusent que leur pays soit dénaturé » mais il faut aussi que la société française « se métisse » davantage. Comprenne qui pourra. Devant les hésitations du chef de l’Etat, l’opinion a pris le parti de parler haut pour se faire entendre, confortée dans cette démarche par les résultats du référendum suisse sur les minarets, condamnés jusque dans les rangs de l’UMP. Impossible là encore pour un Président très hostile au référendum d’être en phase avec l’opinion sur le sujet brûlant de l’islamisation, lui qui institutionnalisa l’Islam radical en France avec le fameux Conseil Français du Culte Musulman, sans parler de sa proposition d’autoriser le financement public des mosquées…

Aux propos un peu gauches (et très à gauche) du Président s’ajoute l’embarras de toute la majorité, réticente depuis le début à faire vivre ce débat. Le malaise est palpable et il s’exprime souvent par la désertion, qu’il s’agisse de celle de Nicolas Sarkozy lui-même, remplacé au pied levé par François Fillon lors d’un débat sur l’identité nationale organisé par l’Institut Montaigne, ou de celle des députés UMP, accusés d’avoir séché le débat sans vote qui s’est tenu sur ce thème à l’Assemblée Nationale le 7 décembre dernier. Refusant d’occuper un terrain sur lequel ils se savent battus d’avance (car ils n’ont rien à proposer concernant l’inversion des flux migratoires ou la réforme du code de la nationalité), les caciques de la majorité restent désespérément spectateurs d’un débat qui positionne clairement le Front national en seul défenseur de l’identité nationale, menacée on le sait par l’ouverture des frontières, souvent dénoncée par le public qui assiste aux débats préfectoraux.

Au-delà des circonstances contestables du débat gouvernemental, c’est sa crédibilité qui est mise en doute par l’opinion. Cultivant le mépris des débats idéologiques au nom d’un pragmatisme fantasmé et d’un cynisme parfaitement illustré par sa politique d’ouverture à gauche, le Président de la République ne peut plus donner l’illusion de la sincérité sur les sujets d’ordre immatériel, comme on avait pu le voir en début de quinquennat avec le bide de sa tentative de recyclage de la « politique de civilisation » développée par Edgar Morin… Rien d’étonnant donc à ce que prèq de 7 Français sur 10 aient qualifié le débat de manœuvre électoraliste avant même qu’il débute, alors que cette question intéresse la population. En confiant l’organisation des discussions au socialiste Eric Besson, Nicolas Sarkozy s’est du reste éloigné de sa base électorale, achevant ainsi le processus de boboïsation entamé depuis son mariage avec Carla Bruni. Sur l’identité nationale comme sur de nombreux autres sujets, le héraut de la droite décomplexée s’est transformé, pour reprendre ses termes, en « DRH du PS ». Un titre qui ne relève pas que de la fanfaronnade au vu de la spectaculaire remontée de la gauche dans les sondages.

Pierre Cheynet 

Publicité
Commentaires
L
Tellement facile de nous ignorer nous les Français de souche pour un débat aussi important que celui ci. C'est une fois de plus que la France n'est plus une démocratie. Honte à vous les hommes politiques de nous ignorer comme ça ! Vous ne faîtes qu'intensifier la température montante jusqu'à un niveau ou personne ne pourra plus rien contrôler.<br /> Vous êtes la risée du monde. Vous avez voulu donner une leçon à un peuple Suisse qui est une VRAIE démocratie vous êtes pitoyables ! On préfère protéger des incapables dans notre propre gouvernement !<br /> Léon le Gaulois résistant Français
Le blog de Maya2
Publicité
Archives
Publicité