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17 mai 2010

Le Front National se mêle de l’affaire des insultes dans un bus scolaire

427384_la_conduct_4beeb4b9Le Front National se mêle de l’affaire des insultes dans un bus scolaire. La conductrice du bus est « contente » de ce soutien.
Marine Le Pen trouve « ridicule » l’ampleur prise par cette affaire. Mais cela ne l’empêche pas de donner son avis sur la question.

Une affaire sans grande gravité : une conductrice de bus qui insulte un collégien de douze ans. Mais elle a pris une ampleur médiatique que certains jugent démesurée.

Et voilà que le Front National s’en mêle. Il soutient la conductrice, syndicaliste F.O. Le père du collégien, lui, continue à vouloir calmer les choses, voire à les « oublier » jusqu’au jour de l’audience du 30 juin.

Rappel des faits : le 28 avril, Nicole Guibon, qui, selon elle, a tendance à dire les choses « sèchement », traite un collégien de douze ans de « petit con » et de « menteur ».

L’adolescent avait critiqué de façon plutôt véhémente le fait que la conductrice du bus avait placé derrière lui un autre élève aux premiers rangs de l’autocar, ce dernier étant celui qui l’avait agressé assez sévèrement (cinq jours d’ITT) début janvier. Le chauffeur du bus n’avait pas apprécié le fait que le jeune homme lui « apprenne son métier ».

Deux jours après, le collégien enregistre une conversation sur son téléphone portable et le fait écouter à ses parents. La mère de l’enfant dépose plainte auprès de la gendarmerie de Frethun. Nicole Guibon passera devant le tribunal d’instance de Calais le 30 juin prochain.

« Un simple rappel à la loi », pour le Parquet

L’affaire aurait pu s’arrêter là. Au dire des deux parties, cette affaire « est allée trop loin ». Les parents du collégien tout comme la conductrice du bus s’étonnent de l’ampleur qu’a prise cette histoire, tout comme le procureur de la République du tribunal de Boulogne-sur-Mer : « Il ne s’agit que d’un simple rappel à la loi ». Une sanction mineure qui ne sera même pas inscrite sur le casier judiciaire de Nicole Guibon. Mais, peut-être parce que pour une fois, la victime n’est pas le chauffeur de bus, mais l’un de ses passagers, cette affaire somme toute banale a pris une ampleur nationale.

Toute la presse du pays a relaté ces faits. Au niveau politique, seul le Front National a réagi. Par communiqués de presse, Marine Le Pen, la conseillère régionale du Pas-de-Calais, également conseillère municipale d’Hénin-Beaumont, a tenu à affirmer son soutien à Nicole Guibon, qui est, rappelons-le, syndicaliste F.O., syndicat plutôt de Gauche. La fille du leader FN regrette que Nicole Guibon paye « pour ce crime, il est vrai d’une rare barbarie » qu’elle fasse « l’objet d’une plainte et va certainement devoir aller en justice ».

Une héroïne pour le F.N.

Hier, dans nos colonnes, Nicole Guibon était ravie d’avoir « le soutien de ses collègues de travail » ainsi que celui de son patron et de personnes « habitant Cambrai ».

Que pense-t-elle de ce soutien de dernière minute ? « Je suis contente. J’ai pris contact avec elle sur internet. J’attends sa réponse. J’ai eu beaucoup de soutiens. Je n’ai pas d’opinion concernant le soutien du Front National ».

Pour Marine Le Pen, « Nicole Guibon, symbole d’héroïsme ordinaire, se doit d’assurer la sécurité et la ponctualité de ses ramassages scolaires pour de jeunes collégiens qui confondent souvent leur bus avec un dépotoir et leur conductrice pour une femme de ménage ».

Puis de poursuivre : « Heureusement qu’elle ne porte pas plainte à chaque fois que ces individus l’insultent copieusement de tous les noms, comme cela se fait désormais partout en France ».

Un monde « parallèle »

Et le FN de critiquer « le comportement scandaleux » du Parquet de Boulogne, célèbre pour la « persécution de personnes innocentes dans l’affaire d’Outreau », en oubliant de mentionner, cependant, que l’ancien procureur, chargé de ce procès, Gérald Lesigne, a quitté le TGI de Boulogne depuis… septembre 2008. Carrément hors sujet, aurait pû mentionné n’importe quel professeur d’école sur cette copie, mais qu’importe pour eux : « On vit dans un monde parallèle, explique Steeve Briois, président départemental du FN. Cette affaire révèle la société actuelle : manque d’autorité, de respect et trop de laxisme de la part des parents. La conductrice du bus n’est pas responsable. Cette convocation devant le tribunal de Boulogne est ridicule. La jeunesse actuelle est composée de petites frappes revanchardes et agressives qui ne reçoivent plus aucune réprobation de quiconque, confortées dans leur statut de nouveaux petits tyrans d’une société impunie. Certes, on en fait un peu trop sur ce fait divers mais il démontre qu’il est temps de réagir », conclut l’élu frontiste.

Vincent Pihen.
Source www.nordlittoral.fr

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